ENTREPRISES ITALIENNES, TRAVAUX PUBLICS ET STRATEGIES

NATIONALES EN PERSE DURANT LES ANNEES TRENTE :

IMPRESIT ET LE CHEMIN DE FER TRANSIRANIEN

par Francesco SABA

Introduction : les relations politiques entre la Perse et l'Italie

« Lo considéra la Persia, come un paese molto accessibile alla nostra unfluenza e como uno dei capisaldi délia nostra politica orientale ». C'est en ces termes que Benito Mussolini définissait, dans les premiers jours d'août 1932, les relations entre l'Italie et l'Empire persan. À cette époque, les efforts de plusieurs années, bien que non relevés par les Britanniques, « gendarmes de l'Orient », se combinaient en un ensemble de négociations. Il s'agissait d'abord de la vente de dix canonières, destinées à constituer le noyau de la nouvelle Marine du Shah. Mais cette opération se trouvait associée avec d'autres prévoyant le passage de cadets perses dans la Marine italienne en vue d'y recevoir une formation, le développement des échanges commerciaux ainsi que la construction d'ouvrages publics. Cette méthode aurait été utilisée avec un succès certain dans plusieurs pays, vraisemblablement avec le dessein de relever un défi géo-stratégique. De l'établissement de tels rapports, l'on attendait des retours éventuels d'un grand intérêt, soit du point de vue économique, soit du point de vue politique.

Il avait fallu d'abord que se résolvent les vicissitudes de Stanislas Aurelj, un ingénieur pour le moins inadapté aux problèmes posés par l'implantation des premières affaires avec la Perse, à savoir une verrerie et un établissement producteur d'eau