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Les destinées de la Neustrie du IXe au XIe siècle

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Jacques BOUSSARD

Les destinées de la Neustrie du IXe au XIe siècle*

I/histoire de la région nord-ouest de la France au cours du Xe s. est fort mal connue. L,es chroniques nous font connaître les guerres particulièrement violentes qui y furent soutenues contre les Normands et les Bretons1. C'est seulement en fonction de ces luttes qu'elles mentionnent les chefs qui y ont pris part et les mesures administratives adoptées par les souverains2.

* IYe présent travail a fait l'objet d'une communication au Colloque d'Histoire du haut moyen âge tenu à Bamberg, du 29 avril au ier mai 1966.

1. I,a Marche de Bretagne avait été établie sous Pépin le Bref (W. Schlesinoer, Die Auflôsung des Karlsreiches, dans Karl der Grosse, t. I, Diisseldorf, 1965, p. 812). Nous connaissons l'histoire des luttes entre Francs de la Marche et Bretons par les annales de l'époque carolingienne et quelques autres textes qui ont été mis en œuvre par Arthur de IyA Borderie (Histoire de Bretagne, Rennes/ Paris, 1896/1914, 6 vol., notamment t. II, p. 3-64). Nous savons (ibid., t. II, p. 3) que Pépin le Bref avait, en 753, étendu sa domination jusqu'à Vannes, et que Charlemagne avait imposé le tribut aux Bretons en 786. I,e texte le plus célèbre qui fasse connaître la Marche de Bretagne est celui d'EGiNHARD (Vita Karoli, éd. et trad. Iy. Halphkn, Paris, 1923, « Class. de l'hist. de France au moy. âge », p. 30) qui, relatant le désastre de l'armée de Charlemagne au retour de l'expédition d'Kspagne en 778, mentionne, parmi les grands personnages qui y trouvèrent la mort, « Hruodlandus Brittannici limitis praefectus ». î,es Annales regni Francorum... qui dicuntur Laurissenses majores et Einhardi (éd. F. Kurze, Hanovre, 1895, M.G.H. in us. schol.) font plusieurs mentions des luttes qui mirent aux prises les Francs et les Bretons ; elles indiquent (p. 108-109) une expédition en Bretagne en 799, commandée par le comte Gui, chef de la Marche de Bretagne, assisté par les comtes voisins ; en 824, une expédition de I,ouis le Pieux (p. 164-165), qui arriva jusqu'à Rennes « civitatem terminis Brittaniae contiguam », et ravagea la Bretagne indépendante ; en 825, le soulèvement, puis la soumission, puis la rébellion de Guiomarc'h qui finit par être tué par les hommes du comte L,ambert (p. 167) ; en 826, l'arrivée à Ingelheim des chefs bretons amenés par les « limitis custodes » (p. ifig). A. de I,a Borderie (op. cit., p. 4-6), joignant à ces textes ceux des vies de saints et des cartulaires, a montré que des comtes francs étaient établis à Vannes, Rennes et Nantes : celui de Rennes se nommait, sous Charlemagne, Rorgon ou Roricon. Ce sont Kkmold I^e Noir (Poème de Louis le Pieux et e'pîtres au roi Pépin, éd. et trad. F. Faral, Paris, 1932, « Class. de l'hist. de France au moy. âge », p. 102-132) et Réginon de Prum (Chronicon, éd. F. Kurze, Hanovre, 1890, M.G.H. in us. schol., p. 74) qui nous instruisent de la rébellion de Morvan en 818, ce qui a permis à Arthur de I<a Borderie (op. cit., p. 7-23) de situer dans la vallée de l'EUé, au nord du Faouët, le réduit du chef breton ; le même auteur localise (p. 22-24) les terres de Guiomarc'h dans la région occidentale de la Domnonée. A partir de 819, apparaît un chef breton tantôt adversaire, tantôt allié des officiers impériaux chargés de gouverner la Marche de Bretagne : c'est Nominoë, que Inouïs le Pieux élève à la dignité de gouverneur de toute la Bretagne en 826 (A. de L,a Borderie, op. cit., p. 27) et auquel il confère le titre de misstts imperatoris, mais qui cherche à secouer le joug et, finalement, vainc les Francs à Ballon (ibid., p. 42-51). Malgré les déclamations auxquelles L,a Borderie est trop fréquemment sujet et qui tirent leur origine d'un patriotisme breton exacerbé n'ayant rien à voir avec la sérénité et l'objectivité de l'historien, cette partie de son ouvrage peut être utilisée, car il s'est appuyé sur les sources. Or, ces textes montrent que la Marche de Bretagne, c'est-à-dire le pays placé directement sous la domination et l'administration franques, s'étendait jusqu'à Rennes, Nantes et Vannes. Au-delà, la Bretagne, sous la domination de chefs locaux, était une région à peu près indépendante, soumise à un tribut lorsque le pouvoir central était assez fort pour l'exiger. IYe Praefectus Brittannici limitis était probablement le comte de Nantes, qui, après la mort de Roland, semble avoir appartenu à la famille des Gui et I,ambert ; quant au comté de Rennes, il était, avec celui du Mans, aux mains des Rorgon. Il semble donc qu'il y ait en réalité, dans la première moitié du ixe s., deux territoires jouant le rôle de marches : la Marche de Bretagne proprement dite, et le comté de Rennes, appuyé en arrière par le comté du Mans.

2. A partir du règne de Charles le Chauve, les textes rassemblés par F. I,ot et IY. Halphen (Le règne de Charles le Chauve (840-877), iTe partie ( 840-8 ji ), Paris, 1909, « Bibl. Éc. Hautes et., se. histor. et philol. », 175) confirment cette impression. C'est le moment où nous voyons la lutte de la famille des t,ambert, destituée par Charles le Chauve, contre le pouvoir central ; allié aux Bretons et à Krispoë, fils de Nominoë, L,ambert II remporte sur les comtes fidèles au roi la victoire de Messae, en 843 (p. 75), puis distribue les honneurs de la Marche à ses propres partisans (p. 83). Nous comprenons que les Bretons sont des voisins encombrants, trop enclins ù se livrer, hors de chez eux, à des incursions, notamment dans le pays de Retz (p. 83, 11. 2). A ce moment, les invasions normandes accroissent l'anarchie (p. 79-82). Malgré une réorganisation qui semble bien équivaloir à un repli, puisque le commandement de la région de l'Ouest est confié au comte de Tours, Vivien (p. 88-89), la Marche de Bretagne et le bastion manceau craquent de toutes parts : Nominoë s'avance jusqu'au Mans (p. 118). l,a menace bretonne est si grave en 845, que Charles le Chauve doit intervenir en personne à l'ouest du Mans (p. 151-152). Après le désastre de Ballon, il doit traiter avec Lambert et le charger de la défense de la Basse l,oire (p. 157), puis, en 846, avec Nominoë qui exige que I<ambert soit éloigné de Nantes : c'est le moment où celui-ci s'établit a Angers (p. 166 et 174). En 847, Nominoë s'avance en Bessin (p. 174). L,e repli s'accentue en 851 : les Annales de Saint-Bertin (éd. F. Grat, J. Vielliard et S. Clemencet, av. intr. et notes par L,. I,evili.ain, Paris, 1964, « Soc. Hist. France ») relatent que Charles le Chauve obtient l'hommage d'Erispoë en lui concédant les territoires de Rennes et de Nantes et le pays de Retz (p. 63-64). En 856,

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