L’ANTI-iOURISME COMME MODE DE VIE : MOTION SICKNESS DE LYNNE TILLMAN

MONICA MANOLESCU OANCEA*

Motion Sickness de Lynne Tillman ne se veut pas le «grand roman américain », mais plutôt un conte de fées aux décors et aux personnages multiples qui font leur apparition fulgurante grâce à un coup de baguette désenchantée. «This could be a fairy tale. Each day is something of an invention » (89). L’invention du voyage chez Tillman propose une célébration du mouvement et du malaise provoqué par le mouvement dans un livre qui constitue un anti-guide du bon touriste ou un guide du mauvais touriste où se rassemble une multitude d’endroits généralement visitables mais non visités par la protagoniste sans nom, qui affiche le refus obstiné et programmatique de la magie des monuments et des musées célèbres. C’est un livre en mouvement, écrit en mouvement, une véritable carte postale qui combine l’image et l’écriture fragmentaire sur le dos de l’image, écriture qui naît de la situation péripatétique : mélange de journal intime et de carnets de voyage, de lettres reçues et de cartes postales déchirées, jamais envoyées.

Motion Sickness se situe dès le début dans la tradition du roman international de Henry James ; l’incipit est (trop) éloquent à ce propos et représente une mise en abyme parodique

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