RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT IMPORTATIONS DE TECHNOLOGIE ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Une tentative de comparaison internationale
Introduction
En dehors du cas des Etats-Unis, peu d'études ont cherché à mettre en rapport d'une façon systématique les investissements en recherche- développement (R-D) et la croissance économique. Cette absence d'analyses systématiques est particulièrement surprenante en raison de l'importance accordée au facteur technologique en Europe et au Japon dans les débats politiques récents sur la reconversion industrielle et le retour à une croissance plus élevée.
L'obstacle le plus important qui a entravé les analyses du facteur technologique dans la croissance économique a sans aucun doute été le manque de données annuelles sur les investissements en R-D dans nombre de pays européens. En sens inverse, on pourrait dire que l'existence des nombreuses études liant la R-D à la croissance économique dans le cas des Etats-Unis s'explique moins par la position « dominante » technologique de ce pays que par la disponibilité, à partir des années cinquante, de données annuelles de R-D (données recueillies par la « National Science Foundation » et correspondant à la définition utilisée plus tard dans le « Manuel de Frascati » et dans les différentes enquêtes internationales type OCDE et UNESCO). La plupart des pays européens ne commencèrent, quant à eux, leurs premières enquêtes sur la R-D
* Nous remercions Zvi Griliches, Jerry Hausman, Jacques Mairesse, Edwin Mansfield, Keith Pavitt, Mark Schankerman pour leurs remarques critiques et suggestions. Nous sommes aussi particulièrement reconnaissants à Graham Vikery pour les données sur la balance des paiements technologiques.
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Revue économique — N* 5, septembre 1985