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L'incision des rivières dans les Alpes du nord : état de la question / River incision in the Northern French Alps

[article]

Année 1994 69-1 pp. 47-56
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REVUE DE W EOGRAPHIE DE LťON VOL 69 1/94

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Jean-Luc PEIRY

Institut de Géographie Alpine, Université Joseph Fourier, Grenoble. - LAMA, URA 344.

Pierre-Gil SALVADOR

U.F.R. de Géographie et Aménagement Université des Sciences et Technologies de Lille

Frédéric NOUGUIER

Institut de Géographie Alpine, Université Joseph Fourier, Grenoble. - LAMA, URA 344.

L'incision des rivières dans les Alpes du nord : état de la question

Les études actuellement conduites sur les interrelations complexes entre les multiples composantes de l'hydrosystème fluvial mettent en relief des problèmes d'aménagement et de gestion liés à l'utilisation contemporaine des cours d'eau. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les rivières sont l'objet d'un enjeu socio-économique sans précédent et la pression humaine sur les milieux rivulaires s'est fortement accentuée, sous des formes diverses dont les plus manifestes sont l'extraction des granulats dans les lits mineurs et l'aménagement hydroélectrique. La réponse géomorphologique quasi-généralisée des cours d'eau à ces nouvelles contraintes anthropiques est un enfoncement parfois spectaculaire des lits fluviaux. Il s'ensuit une transformation accélérée de l'espace alluvial tout aussi préjudiciable pour le milieu naturel que pour les activités et aménagements anthropiques.

L'objet de cet article est de faire le point sur la préoccupante question de l'incision des lits fluvia- tiles. La multiplication de la documentation technique et des études de géomorphologie fluviale permet aujourd'hui d'appréhender le problème à l'échelle d'un vaste ensemble géographique, les Alpes du Nord. Bien qu'il soit encore difficile de dresser un bilan quantitatif exhaustif du phénomène, nous décrirons les principaux caractères de sa distribution géographique et essayerons d'évaluer son ampleur, sa chronologie et son rythme. En outre, les études menées sur un pas de temps séculaire permettent de replacer la dynamique contemporaine dans un contexte d'évolution historique des flux d'eau et de sédiments ; nous tenterons d'établir quels sont les facteurs de l'incision des lits fluviaux. Cette vision élargie de la question alimentera une réflexion déjà engagée sur les modes de gestion à développer afin de préserver les espaces sensibles de bord d'eau.

L'incision, un phénomène affectant l'ensemble des cours d'eau à fond mobile des Alpes du Nord

La distribution géographique de l'incision

La carte de l'incision dans les Alpes du Nord que nous présentons ici ne constitue pas un document exhaustif, tous les cours d'eau n'ayant pas été étudiés dans le détail à ce jour (fig.1). Cependant, elle fait apparaître la logique de la répartition de l'incision.

A/ L'incision dans les Alpes du Nord est avant tout un phénomène de plaine alluviale intra-montagnar- de. A des degrés divers, toutes les grandes vallées alpines sont touchées dès lors que des points de contrôles structuraux (bedrock) ne limitent pas

l'approfondissement. Parmi les grandes vallées où l'incision est observée, citons notamment :

* la plaine alluviale de l'Arve (Sallanches, Cluses, Bonneville, Annemasse) ;

* la plaine alluviale du Fier supérieur en aval de Thônes et du Fier près d'Annecy ;

* la plaine alluviale de l'Isère dans la Combe de Savoie, le Grésivaudan en amont et en aval de Grenoble ;

* la plaine du Drac inférieur près de Grenoble ;

* la plaine de l'Arc inférieur, en aval de la restitution Isère-Arc (Randens).

B/ L'incision touche également les cours d'eau montagnards localisés dans les têtes de bassin versant, dont les plaines alluviales sont de dimension très réduite (Giffre moyen, Menoge, Filière, Arc supérieur, Haute-Isère, Romanche, Drac supérieur...). Dans ce cas, la chute de la ligne d'eau est le plus souvent très ponctuelle et dépasse rarement une hauteur de 2 mètres. C/ Certains cours d'eau ou sections de cours d'eau demeurent néanmoins à l'abri du processus d'incision :

- il s'agit des rivières de haute montagne ou de tête de bassin-versant dépourvues de plaines alluviales (vallées étroites, gorges...). Les points durs contrôlant le profil en long sont très fréquents, voire continus (affleurement du bed-rock ; blocs imbriqués issus des versants, apports torrentiels grossiers...). Ce type regroupe la Dranse sur la presque totalité de son cours, l'Arc, l'Isère et la Romanche dans leur haute vallée, le Fier supérieur à l'amont de Thônes...

- il s'agit également des sections de cours d'eau encaissées dans des terrasses quaternaires (Isère inférieure, Arve inférieure) ou dans la molasse tertiaire (Fier inférieur...). Dans ce cas, l'exhuma- tionde matériaux dépassant la compétence du cours d'eau (formations morainiques indurées, blocs erratiques, bancs molassiques...) limite très fortement la chute de la ligne d'eau.

Une incision d'ampleur impressionnante par son intensité et son extension

On enregistre des abaissements de valeur record sur certaines portions de plaine alluviale. Elles atteignent, par exemple :

- 12 mètres sur l'Arve au Fayet ;

- 10 mètres sur l'Arve dans la plaine de Cluses ;

- plus de 8 mètres sur le Fier supérieur à l'aval de Thônes ;

- près de 14 mètres sur le Fier près d'Annecy. Sur les rivières de rang inférieur, l'incision, sauf cas particulier, demeure le plus souvent inférieure à 2 mètres.

Si l'on considère cette fois-ci l'extension longitudinale du phénomène, les 15 derniers kilomètres du

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