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Le dépérissement de la politique

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Interviewer :
Personne interrogée :
Année 2000 66 pp. 83-90
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ACTUELLES

Le dépérissement de la Politique

Myriam Re vault d'Allonnes * interrogée par Olivier Abel

Olivier Abel : Quel est le fil conducteur qui conduit de l'essai sur le mal politique au dernier ouvrage sur le dépérissement de la politique ? J'ai une proposition de réponse, et il en faut une, car c'est une vraie question : c'est ce petit filet, sans doute marginal, de la référence au livre de Hannah Arendt sur les sombres temps, comme si le dépérissement de la politique était dû à ce poids d'un malheur excessif, dans lequel justement on est tenté de penser le politique comme ce qui doit nous permettre de nous libérer de la politique, de sortir du monde à cause du malheur. Ton projet serait alors de nous accoutumer à voir le politique là où on ne le voit pas, et de partager la difficulté, non seulement de partager le malheur, mais de partager le bonheur et c'est peut-être la chose la plus difficile.

Myriam Revault d'Allonnes : Oui, j'irai tout à fait dans ce sens-là, en l'exprimant en des termes un peu différents. Dans Ce que l'homme fait à l'homme, j'ai poussé jusqu'à son point extrême l'aspect tragique, la part maudite du politique, non pas du tout le mal absolu, parce que ce n'est pas du tout ce à quoi je crois, mais le mal radical de la politique pour parler en termes kantiens. Ce poids du malheur, ce rapport au malheur, est d'abord pour moi une expérience personnelle : je suis une enfant de survivants puisque toute ma famille a péri dans les camps. Mon histoire personnelle m'a évidemment poussée à réfléchir là-dessus. Plus largement,

* Myriam Revault D'allonnes, Le dépérissement de la politique. Généalogie d'un lieu commun, Paris : Aubier, 1999. Professeur à l'Université de Rouen, elle a également publié des travaux sur Montesquieu, Spinoza, Arendt, et Ce que l'homme fait à l'homme. Essai sur le mal politique. Seuil, 1995 (Champs, Flammarion, 1999).

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