Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 2, série XIII, 1974, pp. 271-291

LE SQUELETTE HUMAIN AZILIEN DE ROCHEREIL (Dordogne)

par D. Ferembach

La grotte de Rochereil, située sur la rive droite de la Dronne, dans la commune de Grand Brassac, a été fouillée par le Dr P. Jude et J. Cruveiller. Ces préhistoriens y mirent au jour, en 1937, dans le niveau azilien, le squelette pour ainsi dire complet d'un homme couché sur le dos.

I. — Sexe

Aucune fonction discriminante n'ayant encore été calculée pour les Mésolithiques, c'est uniquement sur les caractères métriques et descriptifs que je m'appuierai pour définir le sexe de ce fossile.

Si l'on considère le cranium et si l'on néglige quelques caractères atypiques : relief nuchal modéré, développement modéré de la mandibule, les autres traits militent plutôt en faveur de l'attribution au sexe masculin : volume du crâne, développement de la glabelle, des arcades sourcilières, des mastoïdes, de la face, inclinaison du front. L'aspect du squelette post-cépha- lique est moins significatif. Les os longs apparaissent moyennement robustes ; la portion d'os coxal droit recueillie montre une crête iliaque nettement contournée en S, mais, par contre, une grande échancrure sciatique plutôt élevée.

En définitive, compte tenu surtout des caractères du crâne, nous considérerons que ce dernier a appartenu à un homme.

II. — Âge

En l'absence de symphyse pubienne, seul le degré d'oblitération des sutures crâniennes et, dans une certaine mesure, l'usure des dents seront retenus. On note sur ce crâne la quasi fermeture de la suture sagittale sauf en SI où la synostose n'est qu'à moitié réalisée. A la suture coronale, Cl et C2 présentent un début de fermeture ; cette dernière devient quasi totale en C3, à gauche, et totale à droite. Si l'on excepte la section L3 de la suture lambdoïde où l'on n'observe qu'un début de synostose, le tracé de cette suture est pour ainsi dire effacé sur le restant de son parcours.