Les points essentiels
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Les biguanides, dont la
• Jusqu’au début des années 1990, le profil étiologique des carences en vitamine B12 (ou cobalamine) était dominé chez l’adulte par la maladie de Biermer [1]. Néanmoins, et grâce aux progrès réalisés depuis une quinzaine d’années dans la compréhension du métabolisme de la vitamine B12, de nouveaux concepts physiopathologiques ont été mis en évidence, avec la description d’un nouveau cadre étiologique, connu actuellement sous le nom de « maldigestion des cobalamines alimentaires » [2]. Cette entité ou syndrome, appelé par les anglo-saxons « food-cobalamin malabsorption », occupe à présent dans plusieurs séries récentes le premier rang parmi les étiologies des déficits et carences en cobalamine, et fait l’objet de recherches actives [3]. Dans ce cadre, les biguanides, en particulier la metformine, ont été identifiés comme une cause majeure de la maldigestion des cobalamines alimentaires [4].
• Sa description étant récente, il apparait opportun de faire le point sur le syndrome de maldigestion des cobalamines alimentaires, avec un focus sur le lien entre carence en vitamine B12 et prise de metformine.
• La vitamine B12 est apportée exclusivement par l’alimentation, avec des besoins quotidiens moyens de l’ordre de 2 à 5 μg [5]. Au niveau gastrique, elle est véhiculée sous une forme essentiellement liée aux protéines alimentaires et aux glycoprotéines salivaires et gastriques, dont la plus importante est l’haptocorrine. La dissociation de la vitamine B12 de ces différentes protéines, et sa remise sous forme libre, sont des préalables indispensables à sa liaison ultérieure au facteur
• Dans la cohorte de Framingham, la prévalence de la carence en vitamine B12 a été estimée à environ 12 à 20%. Une prévalence de l’ordre de 40% a été avancée par certains auteurs chez les personnes vivant en institution [1]. Dans notre expérience, la prévalence de cette carence est proche de 5% chez des patients hospitalisés, le syndrome de maldigestion des cobalamines alimentaires représentant entre 50 et 60% des causes [1,2]. La figure 1 présente nos données concernant la répartition des
• Le syndrome carentiel en vitamine B12 par maldigestion des cobalamines alimentaires ne présente pas de spécificité clinique par rapport aux carences d’autres étiologies [1,6,8]. Le tableau II présente les manifestations habituellement observées.
• Initialement, Carmel pensait que la maldigestion des cobalamines alimentaires n’était responsable que de déficits modérés en vitamine B12, et donc de tableaux cliniques frustes (« subtle cobalamin deficiency ») [3]. Nos données contredisent cette
Les biguanides, dont la metformine, peuvent être associés, voire générer, des déficits et des carences en B12 chez les patients diabétiques [10,11]. À ce jour, les données étudiant le lien entre vitamine B12 et metformine sont parcellaires, relativement peu robustes et, dans tous les cas, ont besoin d’être consolidées par des études épidémiologiques de plus grande ampleur, des études physiopathologiques plus poussées et, surtout, des études cliniques. Les points essentiels Les biguanides, dont la
• Dès l’identification du syndrome de maldigestion des cobalamines alimentaires et sa reconnaissance comme cause majeure de carence en cobalamine, l’hypothèse de l’efficacité d’une supplémentation de vitamine B12 par voie orale pour traiter les déficits et les carences en vitamine B12 – jusque-là traitées systématiquement par voie parentérale – a été soulevée, et aussitôt confirmée [2]. D’un point de vue pratique, notons qu’environ 1% de la vitamine B12 cristalline (libre) administrée par voie
L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêt en lien avec le contenu de cet article.