Indications et résultats du PET scannerIndications and results of the PET scanner

https://doi.org/10.1016/S1877-1203(13)70374-4Get rights and content

Résumé

Le TEP scanner permet de distinguer les pathologies pleurales bénignes et malignes (valeur seuil du SUV = 2,2), et d’améliorer la stadification du mésothéliome avec notamment une bonne efficacité sur l’atteinte ganglionnaire médiastinale. Il peut également être utilisé dans la réponse thérapeutique ainsi que pour guider les biopsies pleurales.

Sans remplacer la pleuroscopie, le TEP scanner s’insère dans le processus d’exploration d’une pathologie pleurale et peut éviter l’escalade diagnostique invasive.

Summary

The PET scanner has its place in the pleura imaging: it can be used in the diagnose of benign and malignant pleural diseases (threshold SUV = 2.2). It improves the staging of mesothelioma including good efficiency on mediastinal lymph node. It can also be used in therapeutic response and to guide pleural biopsies.

So, far from replacing the pleuroscopy, PET scanner fits into the process of exploration of pleural disease and can avoid invasive diagnostic exams.

Introduction

Les pathologies pleurales sont un motif d’admission très fréquent à l’hôpital. Leurs étiologies ont beaucoup évolué au cours des cinquante dernières années du fait de l’avènement des antibiotiques. Si l’analyse du liquide de ponction pleurale est la référence dans le cas des épanchements pleuraux exsudatifs neutrophiliques d’origine infectieuse, l’utilisation d’autres examens diagnostiques est utile dans le cadre des épanchements exsudatifs non neutrophiliques et des épaississements pleuraux.

Pour le diagnostic de mésothéliome, le scanner permet une visualisation de la lésion mais ne possède pas de critère spécifique de malignité (sensibilité globale : 72 %, spécificité : 87 %) [1,2].

La thoracoscopie avec biopsie dirigée reste la méthode diagnostique de référence avec une sensibilité de plus de 95 %, quelle que soit l’étiologie (tuberculose, cancer bronchique, mésothéliome), mais elle est invasive, longue et ne permet pas des examens itératifs.

La biopsie percutanée, quant à elle, possède une très mauvaise sensibilité diagnostique (20 à 50 % selon l’étiologie).

La ponction pleurale (analyse cytologique) est également peu sensible (28 à 62 % selon l’étiologie).

Par conséquent, il apparaît nécessaire d’évaluer d’autres techniques d’imagerie dans la prise en charge des pathologies pleurales et notamment le TEP scanner.

Section snippets

Y a-t-il un intérêt au TEP scanner pour distinguer les pathologies pleurales bénignes des pathologies malignes ?

Dans une étude de Duysinx, et al. [3], 61 pathologies pleurales malignes sur 63 avaient une hyperfixation au TEP scanner et 31 patients ne présentaient pas d’hyperfixation sur des lésions bénignes. La sensibilité du TEP scanner était donc de 96,8 % pour le diagnostic de mésothéliome avec une valeur prédictive négative de 93,9 %. La spécificité était de 88,5 % et la valeur prédictive positive de 93,8 %. Le TEP scanner apparaissait donc comme un bon examen pour différencier les lésions pleurales

Intérêt du TEP dans le staging du mésothéliome

Le TEP scanner est peu utile pour l’évaluation du stade T mais plus intéressant, en revanche, pour l’évaluation du stade N (relation entre élévation du SUV et l’atteinte N2). Dans les mésothéliomes avec invasion ganglionnaire médiastinale prouvée par chirurgie, le TEP scanner a montré une bonne validité [9]. Dans cette même étude, il a été possible de récuser une chirurgie d’exérèse chez les patients méta-statiques (6 patients sur 63 avaient une métastase non vue en scanner morphologique) (Fig.

Dans le cancer bronchique non à petites cellules avec pleurésie métastatique

Le métabolisme pleural est significativement corrélé à la survie médiane des cancers bronchiques non à petites cellules avec pleurésie métastatique (n = 25) avec une valeur seuil du SUV à 5 [17].

Dans le mésothéliome

Les patients avec une hyperfixation faible ont une meilleure survie [10,18]. En analyse multivariée, les critères péjoratifs en terme de survie étaient : hyperfixation, tumeur non épithélioïde, stade III ou intraveineuse [19].

Les mésothéliomes métastatiques présentent une hyperfixation du traceur plus

Y a-t-il un intérêt du TEP scanner dans l’évaluation de l’efficacité du traitement thérapeutique du mésothéliome ?

Seule la réponse métabolique (diminution du SUV après traitement) corrélée au temps de survie sans progression tumorale (TTP), contrairement au RECIST-CT (critères de réponse au traitement par chimiothérapie au scanner) [22,23].

Il existe une corrélation entre la réponse morphologique au scanner et la réponse métabolique du TGV au TEP scanner (coefficient de Pearson 0,69) [23].

Chez les patients répondeurs morphologiques (en scanner conventionnel), l’activité métabolique au TEP scanner était

Y a-t-il un intérêt au TEP scanner dans le suivi des patients traités pour un mésothéliome ?

Le TEP scanner s’avère être un très bon examen dans l’identification d’une récidive après prise en charge multimodale, c’est-à-dire incluant une chirurgie, une chimiothérapie et/ou une radiothérapie. Dans une étude récente (2010), suivant 44 patients atteints de mésothéliome pleural malin avec prise en charge multimodale, et surveillés par TEP scanner, la sensibilité était de 94 % et la spécificité de 100 % [26].

Peut-on utiliser le TEP scanner pour aider l’orientation des biopsies pleurales ?

Il y a un taux non négligeable de faux négatifs de la thoracoscopie (5 à 25 % de pleurésies malignes après une première thoracoscopie négative) [27]. Ceci peut être dû à la localisation difficile de la lésion, au caractère multibridé de la plèvre, etc. Un TEP scanner pourrait être utile pour localiser plus précisément la zone tumorale et ainsi améliorer la rentabilité de la thoracoscopie en positionnant le malade correctement afin de dégager la zone d’intérêt. Cette technique est prometteuse

Conclusion

Le TEP permet de différencier les pathologies pleurales bénignes des pathologies malignes. II aide à la stadification préthérapeutique du cancer bronchique non à petites ellules avec métastase pleurale ou du mésothéliome et notamment de l’atteinte ganglionnaire médiastinale. Il permet notamment d’éviter des chirurgies lourdes chez des patients fragiles.

La valeur de l’hyperfixation (SUV) pleurale est pronostique dans les pleurésies métastatiques de cancer bronchique non à petites cellules et

Liens d’intérêts

B. Duysinx, G. Briend : intérêts en lien avec le manuscrit : aucun.

Références (27)

  • C. Tan et al.

    Role of integrated 18-fluorodeoxyglucose position emission tomography-computed tomography in patients surveillance after multimodality therapy of malignant pleural mesothelioma

    J Thorac Oncol

    (2010)
  • A.N. Leung et al.

    CT in differential diagnosis of diffuse pleural disease

    AJR Am J Roentgenol

    (1990)
  • J.S. Toaff et al.

    Differentiation between malignant and benign pleural effusion in patients with extra-pleural primary malignan-cies: assessment with positron emission tomography-computed tomography

    Invest Radiol

    (2005)
  • Cited by (0)

    *

    Service de pneumologie-allergologie, CHU Sart Tilman, Avenue de l’Hôpital,4000 Liège, Belgique.

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